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Cet automne encore, le Chœur du Vallon s’est créé un super-calendrier de l’Avent pour jalonner son itinéraire le menant à son concert du 15 décembre justement intitulé NOËL SANS FRONTIÈRES. Huit choristes, né(e)s hors Québec, ou encore touristes ayant vécu à l’étranger une nuit de Noël, ont accepté de partager ainsi des témoignages de leurs Noëls exotiques.

Semaines: 

1 - Belgique    2 - France    3 - Beyrouth    4 -  Rouen      5 -  Congo    6 - Vénézuela     7 - Nouvelle-Zélande     8 - Suisse

Dans le silence de la nuit de Noël vénézuélienne.


1997 égrène les derniers jours de cette année qui fut pour moi aigre-douce. Une tristesse due d’abord aux conséquences printanières d’une séparation et à l’acclimatation oscillante à une vie d’une garde parentale désormais partagée. Et puis, il y a eu novembre et l’agonie et le décès de mon papa.
 

Dans ce désordre émotionnel, de l’espoir, de l’amour soudain ont surgi. Un ange, de celles qu’on n’attend pas, qu’on n’attend plus, vient de s’insinuer subrepticement et tout doucement à mes côtés et a recouvert mon cœur d’un nouveau et lénifiant péricarde.
Nous avons décidé de réfugier notre amour naissant dans une station balnéaire sur l’île de Margarita, au Vénézuéla Et en ce soir du 24, nous nous sommes mis sur notre 31 et avons identifié l’église du petit bourg montagneux de La Asunción pour participer à la Messe de minuit.
 

Dans la canopée noire au-dessus de nous, j’essaye de trouver pour la circonstance une « Étoile du Berger », mais à cette latitude si proche de l’équateur, mes repères astronomiques sont perturbés par l’Étoile Polaire et la Croix du Sud. Qu’à cela ne tienne, je ne suis pas désorienté lorsqu’entré dans l’église la crèche traditionnelle m’invite à m’agenouiller devant elle et à me recueillir.


Lors de l’office haut en couleurs et en chants, mon cœur de fils nouvellement orphelin se rappelle avec émotion le solo que la chorale de mon enfance attribuait à mon papa : Dans le silence de la nuit  et cette invitation si attractive : « L'Enfant des enfants, le plus beau vous appelle avec allégresse à son berceau, à son berceau. » Et comme pour prouver l’universalité de cet appel, voici qu’à la fin de la messe, la foule entonne Niño lindo, ce villancico vénézuélien tout aussi émouvant : « Niño Lindo... Con tus ojos lindos, Jesús mírame, y sólo con eso y sólo con eso me consolaré. » (Bel Enfant… Avec tes yeux mignons, Jésus tu me regardes et c’est seulement avec cela que je me consolerai.)


Ensuite, toutes et tous, vont baiser les pieds de l’Enfant Jésus sorti momentanément de son berceau. En pensant aux miens, là-haut ou loin là-bas, je me joins à la procession et je fais ainsi la
paix avec moi-même. ¡ Feliz Navidad !


Guy Gagnon, basse

Guy_et_crèche_à_Margarita.jpg
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